Saturday, November 20, 2010

L'enfance de Krishna

L’hindouisme, plus que toute autre religion, comporte dans ses nombreux récits et mythes une multitude de héros, personnages et aspects de la divinité qui lui donnent une couleur tout à fait unique. Mais parmi tout ceux-ci, aucun n’exerce autant de fascination que Krishna, l’homme-Dieu qui est le principal narrateur du texte le plus sacré de l’Inde : la Bhagavad Gita. Sa vie et ses aventures sont fortement ancrées dans l’imaginaire collectif indien. Elles sont racontées aux enfants avant de dormir, et elles sont minutieusement commentées par les plus sérieux théologiens. Le charme de Krishna est son accessibilité. Son message est clair et sa vie est à bien des égards une illustration de la relation entre l’humain et Dieu, qui prend la forme de Lila, c’est à dire d’un éternel divertissement divin, rempli de beauté et d’espièglerie! Je me propose de vous raconter cette histoire dans mes prochains posts.

Alors voilà, le monde est dominé par une multitude de rois cruels et avides de richesses, et la loi divine, le Dharma, n’est plus respectée. Krishna est en fait la 8e incarnation de Vishnu, l’aspect de Dieu voué à préserver et soutenir le monde. Krishna est le fils d’un prince, mais dès sa naissance ses parents Vasudeva et Devaki le cachent dans une famille de berger afin de la protéger du méchant roi Kamsa. Il faut savoir que Kamsa,, a reçu une prophétie lui disant que le fils de Vasudeva mettrait fin à son règne en le tuant. Pour être certain que Krishna soit tué avant lui, il ordonne la mise à mort de tout les nouveaux-nés (ça vous rappelle quelque chose?). Heureusement, les parents adoptifs de Krishna, Nanda et Yashoda, sont déjà bien loin, dans le village enchanteur de Vrindavan, au pied du mont Govardhan.
Krishna volant du beurre

Krishna grandit parmi les bergers, entourés de ses parents adoptifs ainsi que de tout les gens de Vrindavan, qui sont tous également d’humbles fermiers. Il est un enfant très espiègle et joueur, qui aime bien, quand sa mère n’est pas là, aller dans la cuisine y voler la jarre de beurre pour se bourrer la fraise! Krishna adore également jouer avec les jeunes garçon du village, ou jouer quelques notes sur sa flûte.

Bien vite, les gens du village se rendent compte que l’enfant est spécial : il est un Avatar, une incarnation de Dieu sur terre. Un épisode rapporte qu’un jour, Krishna mange de la terre. Sa mère Yashoda le voit et le gronde : « tu as encore mangé de la terre, c’est pas bien! ». « Non, pas vrai, pas mangé la terre », pleurniche l’enfant. Yashoda oblige Krishna à ouvrir la bouche. Mais en regardant dedans, Yashoda y voit l’univers entier!

Apprenant que Krishna est vivant, Kamsa envoie une multitude de démons pour tenter de le tuer. La plupart prennent la forme d’animaux géants qui terrorisent les bergers. Mais l’enfant Krishna les défait tous, souvent avec l’aide de son frère Balaram. Les gens de Vrindavan sont en amour avec lui, sa présence leur apporte joie, prospérité et sécurité. Les devas (demi-dieux), ignorant qu’il s’agit de Dieu lui-même, se mettent eux aussi à jalouser Krishna et à lui causer du trouble. Brahma capture tous les jeunes amis de Krishna et les cache dans une caverne. Pourtant, lorsqu’il retourne à Vrindavan, il voit ces mêmes amis de Krishna en train de vaquer à leurs occupations. Mais que se passe-t-il? Il retourne à la caverne et pourtant les garçons sont là… puis il comprend. Bien qu’il semblait y avoir une multitude de gens dans le village, ce n’était en fait que Krishna qui s’était multiplié et jouait le rôle des garçons enlevés afin d’épargner la tristesse à leurs parents et aussi pour narguer Brahma.
Krishna soulève la colline

Tanné de se faire achaler par les devas, Krishna demande aux gens du village de cesser de leur faire des sacrifices. Le chef de dévas, Indra, est furieux et envoie un déluge sur Vrindavan. Mais Krishna soulève du bout du doigt le mont Govardhan et les gens peuvent se mettre à l’abri le temps que la tempête passe. Indra doit s’avouer vaincu.

Ainsi va la vie à Vrindavan. Krishna devient un beau jeune homme et bien sur les jeunes femmes ne sont pas indifférentes face à lui. Elles rêvent toutes secrètement de l’avoir pour amant. Ce qui nous mène à un des épisodes les plus marquant et significatifs de la théologie dévotionnelle hindoue, la danse Rasa. Mais ça, c'est pour le prochain post!

2 comments:

  1. je suis danseuse orientale, je m'appelle Laura. Krishna peut peut etre me faire danser...

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