Dans la famille des textes sacrés, le Cours en Miracles est un tout petit rejeton, ayant été mis sur papier dans les années 70. Celui-ci s'est toutefois rapidement imposé comme peut-être le plus important du 20e siècle. Comme tous les textes sacrés, il y a beaucoup trop de blabla qui se fait autour des supposées origines surnaturelles du texte. La plupart des textes qui parlent du Cours passent au moins le tiers du temps sur le sujet. Disons en gros que le Cours est né de la plume de Helen Shucman, une psychologue américaine d'origine juive, sur une période de plusieurs années. Elle prétend que c'est une Voix qui lui a dicté ce texte, voix qu'elle a associé au Christ. Fabulation ou véritable expérience mystique? Je m'en fout un peu et il se gaspille trop d'encre à mon avis sur ce débat. Voir mon post du 9 novembre 2010 pour savoir ce que j'en pense. J'assume une origine humaine mais inspirée et je prend le texte tel qu'il est et j'en tire ce qui est pertinent pour moi, point. Et il se trouve que c'est peut-être le texte spirituel que je lis le plus souvent et qui me procure le plus de réconfort dans les moments difficiles.
Helen Shucman |
Mais le point le plus novateur du Cours en Miracles, c'est la théologie qu'elle propose, qui se situe à la croisée du christianisme classique, du gnosticisme, du védanta et de la psychodynamique. Le Cours est fondamentalement non-dualiste, c'est à dire qu'il n'admet qu'une seule Réalité, Dieu, et enseigne que toute apparence qu'il y a "plusieurs choses séparées" est une illusion.
Rien de réel ne peut être menacé.
Rien d'irréel n'existe.
En cela réside la paix de Dieu.
- Un Cours en Miracles
Le but de la quête spirituelle est de réaliser cet état de fait. Comme chez les gnostiques, le Cours voit Jésus comme un sauveur qui est venu nous pointer cette illusion, cette erreur, ainsi que le chemin pour s'en sortir.
Le nom de Jésus est le nom de quelqu'un qui était un homme mais qui a vu la face du Christ en tous ses frères et s'est souvenu de Dieu. Ainsi il s'est identifié au Christ, non plus un homme mais ne faisant qu'un avec Dieu. L'homme était une illusion, car il semblait être un être séparé qui marchait seul à l'intérieur d'un corps qui paraissait garder son soi loin du Soi, comme le font toutes les illusions. Or qui peut sauver à moins de voir les illusions puis de les identifier comme ce qu'elles sont ? Jésus demeure un Sauveur parce qu'il a vu le faux sans l'accepter pour vrai. Et le Christ avait besoin de sa forme pour apparaître aux hommes et les sauver de leurs propres illusions. (...) Est-il le Christ ? Oh oui, avec toi. Sa petite vie sur terre n'a pas suffit pour enseigner la puissante leçon qu'il a apprise pour vous tous. Il restera avec toi pour te conduire de l'enfer que tu as fait jusqu'à Dieu. Et quand tu joindras ta volonté à la sienne, ta vue sera sa vision, car les yeux du Christ sont partagés.- Un Cours en Miracle
Et comme chez les gnostiques, cette erreur est personnalisée sous la forme de notre propre égo qui veut se substituer à Dieu dans notre esprit. Mais où l'hindouisme et le bouddhisme insistent sur la nécessité de la méditation pour atteindre la libération, et là où le gnosticisme insiste sur une connaissance ésotérique, le Cours insiste sur ce qui est la base de tout le christianisme: notre relations avec nos frères et soeurs humains. Et pour ce faire, il emploie une terminologie chrétienne, proche de celle de l'évangile de Jean, mais en redéfinissant radicalement le sens.
Nous voyons trop souvent nos frères comme des êtres séparés de nous, nous les limitions à leur corps, nous nous formons des jugements sur ceux, nous développons de la rancune, nous les voyons comme pécheurs, nous les utilisons pour nos petits besoins, nous craignons qu'il nous trahissent, etc. Comment réaliser l'unité dans ces conditions, alors que nous devrions voir Dieu en eux?
De la connaissance et de la perception respectivement surgissent deux systèmes de pensée distincts qui sont à tous égards l'opposé l'un de l'autre. Dans le champ de la connaissance, aucune idée n'existe à part de Dieu, car Dieu et Sa Création partagent une même Volonté. Toutefois, le monde de la perception est fait par la croyance en des opposés et en des volontés séparées qui sont en conflit perpétuel les unes avec les autres ainsi qu'avec Dieu. Ce que la perception voit et entend paraît être réel parce qu'elle ne laisse monter à la conscience que ce qui est conforme aux souhaits de celui qui perçoit. Cela mène à un monde d'illusions, un monde qui a constamment besoin de défenses précisément parce qu'il n'est pas réel.
- Un Cours en Miracles
De plus, comme le Cours nous dis, tout ces aspects conflictuels des relation humaines sont une projection extérieure de tout le malaise qui nous habite intérieurement, dans notre relation envers nous-mêmes.
Le monde que nous voyons ne fait que refléter notre propre cadre de référence intérieur — les idées dominantes, les souhaits et les émotions dans nos esprits. «La projection fait la perception » (Texte, p. 266,477). Nous regardons d'abord au-dedans, et nous décidons quel genre de monde nous voulons voir, puis nous projetons ce monde à l'extérieur, faisant de lui la vérité telle que nous la voyons. Ce qui le rend vrai, ce sont les interprétations que nous donnons de ce que nous voyons. Si nous utilisons la perception pour justifier nos propres erreurs — notre colère, nos impulsions à attaquer, notre manque d'amour sous n'importe quelle forme —, nous verrons un monde de mal, de destruction, de malice, d'envie et de désespoir.
- Un Cours en Miracles
C'est donc en guérissant nos relations brisées avec les autres et nous même et en les confiant au Saint-Esprit que nous réaliserons l'unité fondamentale de la réalité. C'est cette guérison spirituelle et psychologique qui est le Miracle. Et cette guérison passe par le pardon, auquel le Cours accorde une énorme importance.
Le pardon est le moyen par lequel nous nous souviendrons. Par le pardon, la façon de penser du monde est renversée. Le monde pardonné devient la porte du Ciel, parce que sa miséricorde nous permet enfin de nous pardonner. Ne tenant personne prisonnier de la culpabilité, nous devenons libres. Reconnaissant le Christ en tous nos frères, nous reconnaissons Sa Présence en nous-mêmes. Oubliant toutes nos malperceptions, et sans rien du passé qui puisse nous retenir, nous pouvons nous souvenir de Dieu. Au- delà de cela, l'apprentissage ne peut aller. Quand nous sommes prêts, Dieu Lui-même fait le dernier pas de notre retour vers Lui.
- Un Cours en Miracles
Mais encore, le Cours a sa propre définition du pardon. Le véritable pardon, ce n'est pas de pardonner en ayant en arrière pensée que la personne a péché. C'est de pardonner en reconnaissant que le péché est une illusion. C'est ce point précis qui choque beaucoup de lecteurs du Cours, mais moi je m'y retrouve énormément. Dérangent aussi la vision parfois assez blanc-noir que le cours présente du monde et de l'être humain, qui semble contradictoire à son messages non-dualistes. Mais fondamentalement, le message central du Cours en est un d'amour, de liberté et de responsabilité individuelle. Un message qui a trouvé une énorme résonance en moi.
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