Noel approche, youppi! Et évidemment, cette fête est l'occasion de nous raconter, pour la énième fois, l'histoire de la naissance de Jésus... On ne se tanne pas! Mais, d'où vient cette histoire?
Le plus ancien évangile, celui de
Marc, ne fait aucune mention de l'enfance de Jésus. Le récit
commence lors de son baptême. Les récits de Noel nous viennent des
évangiles de Matthieu et Luc, qui ont largement plagié Marc en y
ajoutant maints détails. Le hic, c'est que les deux ne se sont
apparament pas consultés pour établir le récit de la naissances de
Jésus, car les deux sont complètement différents! Un des plus
grand casse-tête des littéralistes est de trouver une façon de les
faire fitter ensemble! Mais, dans les récits de Noel qu'on raconte à
l'église, dans les films et dans les livres pour enfant, c'est sans
problème que les deux histoires sont mélangées et les résultat
est une histoire très belle qui est une allégorie du Christ qui
renait en chacun des chrétiens à Noel. Mais, il est intéressant de
jeter un coup d'oeil aux deux évangiles afin de bien les départager.
Car chacun a écrit son récit avec des intentions bien précises. Aujourd'hui, Matthieu, qui écrivait à un auditoire principalement
juif.
Voici dans quelles circonstances Jésus-Christ est né. Marie, sa mère, était fiancée à Joseph ; mais avant qu'ils aient vécu ensemble, elle se trouva enceinte par l'action du Saint-Esprit. Joseph, son fiancé, était un homme droit et ne voulait pas la dénoncer publiquement ; il décida de rompre secrètement ses fiançailles.
L'histoire de Matthieu est racontée
du point de vue de Joseph, ce qui est compréhensible puisque c'est
par Joseph que Jésus descend du roi David. Marie sera très peu
mentionnée dans Matthieu, qui en fait laisse peu de place aux femmes dans
son évangile.
Comme il y pensait, un ange du Seigneur lui apparut dans un rêve et lui dit : « Joseph, descendant de David, ne crains pas d'épouser Marie, car c'est par l'action du Saint-Esprit qu'elle attend un enfant. Elle mettra au monde un fils, que tu appelleras Jésus, car il sauvera son peuple de ses péchés. »Tout cela arriva afin que se réalise ce que le Seigneur avait dit par le prophète :
« La vierge sera enceinte et mettra au monde un fils, qu'on appellera Emmanuel. »
— Ce nom signifie « Dieu est avec nous ». —
On a ici la première tentative de Matthieu d'utiliser une prophétie de la bible juive pour appuyer la messianité de Jésus. Le problème, c'est qu'il cite la traduction grecque de celle-ci, la Septante. Problème majeur, parce que dans l'original hébreux il n'est nullement fait mention d'une vierge, mais plutôt d'une jeune fille (alma). On voit donc l'absurde de la situation... l'évangéliste crée une histoire pour rattacher Jésus à une prophétie qui n'existe même pas, et toute le dogme du christianisme accorde une grande importance à la naissance virginale. D'ailleurs Jésus n'est pas le seul à se voir attribuer une conception miraculeuse. Alexandre le Grand, par exemple, faisait volontairement circuler la rumeur que son père était un dieu afin d'augmenter sa stature auprès du peuple. Toutefois, contrairement à Alexandre le Grand, jamais Jésus n'aurait toléré de telles élucubrations!
Quand Joseph se réveilla, il agit comme l'ange du Seigneur le lui avait ordonné et prit Marie comme épouse. Mais il n'eut pas de relations avec elle jusqu'à ce qu'elle ait mis au monde son fils, que Joseph appela Jésus.
Jésus naquit à Bethléem, en Judée, à l'époque où Hérode était roi.
Avez vous remarqué que nulle mention n'est faite de Nazareth encore. Pour Matthieu, il était clair que
Jésus devait absolument être originaire de Bethléem comme il se
devait d'un descendant de la lignée de David, comme la prophérie
qu'on verra plus tard. Le problème, c'est que Jésus venait de
Nazareth en Galilée et ça tout le monde le savait. Les évangéliste
avaient donc un sérieux problème devant eux et ont choisi des
façons différente d'expliquer tout ça. Ici Matthieu dit que Marie
et Jospeh étaient de Bethléem... Nazareth viendra plus tard.
Après sa naissance, des savants, spécialistes des étoiles, vinrent d'Orient. Ils arrivèrent à Jérusalem et demandèrent : « Où est l'enfant qui vient de naître, le roi des Juifs ? Nous avons vu son étoile apparaître en Orient et nous sommes venus l'adorer. »
Ce sont ici ce que la tradition
appelle les “trois rois mages”, qui finalement ne sont ni trois,
ni des rois, ni des magiciens. C'est probablement à des astrologues
perses ou des prêtes zoroastriens qu'on fait référence ici. “Les
trois rois mages” sont des personnages issus de traditions non
bibliques. Leurs noms, Batlhazar, Melchior et Gaspard, sont aussi
issus de très anciens contes qui ont finalement pris place dans
l'imaginaire collectif.
Voyez, nulle mention d'une étable, mais plutôt de l'or et plein de trucs précieux. Matthieu voulait établir Jésus comme un roi de la ligne de David, et non pas comme étant né dans la pauvreté la plus totale. La myrrhe étant un produit servant à l'embaumement, Matthieu laisse également présager la mort de Jésus sur la croix.Quand le roi Hérode apprit cette nouvelle, il fut troublé, ainsi que toute la population de Jérusalem. Il convoqua tous les chefs des prêtres et les maîtres de la loi, et leur demanda où le Messie devait naître. Ils lui répondirent : « A Bethléem, en Judée. Car voici ce que le prophète a écrit :“Et toi, Bethléem, au pays de Juda,
tu n'es certainement pas la moins importante des localités de Juda ;
car c'est de toi que viendra un chef
qui conduira mon peuple, Israël.” »
Alors Hérode convoqua secrètement les savants et s'informa auprès d'eux du moment précis où l'étoile était apparue. Puis il les envoya à Bethléem, en leur disant : « Allez chercher des renseignements précis sur l'enfant ; et quand vous l'aurez trouvé, faites-le-moi savoir, afin que j'aille, moi aussi, l'adorer. »
Après avoir reçu ces instructions du roi, ils partirent. Ils virent alors l'étoile qu'ils avaient déjà remarquée en Orient : elle allait devant eux, et quand elle arriva au-dessus de l'endroit où se trouvait l'enfant, elle s'arrêta. Ils furent remplis d'une très grande joie en la voyant là. Ils entrèrent dans la maison et virent l'enfant avec sa mère, Marie. Ils se mirent à genoux pour adorer l'enfant ; puis ils ouvrirent leurs bagages et lui offrirent des cadeaux : de l'or, de l'encens et de la myrrhe. Ensuite, Dieu les avertit dans un rêve de ne pas retourner auprès d'Hérode ; ils prirent alors un autre chemin pour rentrer dans leur pays.
Quand les savants furent partis, un ange du Seigneur apparut à Joseph dans un rêve et lui dit : « Debout, prends avec toi l'enfant et sa mère et fuis en Égypte ; restes-y jusqu'à ce que je te dise de revenir. Car Hérode va rechercher l'enfant pour le faire mourir. » Joseph se leva donc, prit avec lui l'enfant et sa mère, en pleine nuit, et se réfugia en Égypte. Il y resta jusqu'à la mort d'Hérode. Cela arriva afin que se réalise ce que le Seigneur avait dit par le prophète : « J'ai appelé mon fils à sortir d'Égypte. »
Quand Hérode se rendit compte que les savants l'avaient trompé, il entra dans une grande colère. Il donna l'ordre de tuer, à Bethléem et dans les environs, tous les garçons de moins de deux ans ; cette limite d'âge correspondait aux indications que les savants lui avaient données. Alors se réalisa ce qu'avait déclaré le prophète Jérémie :
« On a entendu une plainte à Rama,
des pleurs et de grandes lamentations.
C'est Rachel qui pleure ses enfants,
elle ne veut pas être consolée, car ils sont morts. »
Après la mort d'Hérode, un ange du Seigneur apparut dans un rêve à Joseph, en Égypte. Il lui dit : « Debout, prends avec toi l'enfant et sa mère et retourne au pays d'Israël, car ceux qui cherchaient à faire mourir l'enfant sont morts. » Joseph se leva donc, prit avec lui l'enfant et sa mère et retourna au pays d'Israël. Mais il apprit qu'Archélaos avait succédé à son père Hérode comme roi de Judée ; alors il eut peur de s'y rendre. Il reçut de nouvelles indications dans un rêve, et il partit pour la province de Galilée. Il alla s'établir dans une ville appelée Nazareth. Il en fut ainsi pour que se réalise cette parole des prophètes : « Il sera appelé Nazaréen. »
Le massacre des innocents est un événement hautement improbable qui n'est mentionné dans aucun texte d'histoire. Flavius Josephe ne le mentionne pas non plus, lui qui a fait une recensions très précise des événements de cet époque. C'est une invention destinée, encore une fois, à rattacher Jésus à une prophétie biblique. Ce récit servira aussi de prétexte pour expliquer pourquoi Jésus n'a pas grandi à Bethléem mais plutôt à Nazareth. Et puis, ce récit en est un autre qui a été utilisé ailleurs pour justifier la mission spéciale d'une personne, par exemple Moise. Et qui d'autre? Krishna! Le tyran Kamsa ayant entendu un prophétie disant que le fils de Devaki et Vasudeva le tuerait, celui-ci ordonna que chacun de leur bébé soit tué dès la naissance. Mais ceux-ci en ont eu assez et ont trouvé une façon de cacher le 8e fils dans un village. Kamsa ordonna donc le massacre des bébés de ce village, mais Krishna avait déjà fui avec ses parents adoptifs.
Et les bergers? L'étable? L'ange qui apparait à Marie? Les anges qui font un cantique? Marie sur un dos d'âne allant à Bethléem?
Pour le savoir, nous irons du côté de l'évangile de Luc!
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