On ne peut comprendre Krishnamurti sans connaître son parcours tout à fait unique. Pour faire une histoire rapide, il a été dès son très jeune âge "repéré" par deux occidentaux, Annie Besant et Charles Landbeater, qui ont vu en lui l'incarnation du prochain Maître Spirituel Mondial. Son aura était spéciale, apparament. Les deux étaient membres de la Société Théosophique, un mouvement ésotérique très fort à l'époque dans l'empire britannique et qui se voulait une tentative de rapprochement entre les philosophies orientales et occidentales. La théosophie avait de nobles visées et était en avance sur son temps, mais il faut dire que c'était une organisation très hiérarchisée, sensée refléter les hiérarchies existant parmi les entités célestes.
Krishnamurti enfant |
Or, le décès de son frère, en 1925, remet tout en question. Ça lui ouvre les yeux, et lui fait réaliser à quel point les gens qui l'entourent ont un effet toxique sur lui, et que leur croyance en sa messianité a été tellement "organisée" qu'elle est désormais un frein à sa quête de vérité. Au cours des quatre années qui suivent, le ton des discours de Krishnamurti change graduellement et le vocabulaire théosophique s'y fait de plus en plus rare.
Mais en même temps, il commence à vivre des expériences mystiques très douloureuses et inexplicables. Il restera très discret toute sa vie sur la nature de ces expérience et leur effets sur lui. Mais les gens de l'Ordre de l'Étoile y voient le signe clair du début imminent de son ministère mondial. Mais des rumeurs courent aussi, disant que Krishnamurti va dissoudre l'Ordre de l'Étoile. C'est pourquoi le 3 août, lors du congrès annuel de l'Ordre, la nervosité est palpable. Voici le discours intégral que prononce Krishnamurti ce jour-là, discours qui allait changer sa vie et annoncer la mission que lui-même se donnerait. C'est une lecture un peu longue mais je vous encourage fortement à la faire, car elle aura sûrement pour effet de vous provoquer et être provoqué, c'est toujours bon!
Ce matin, nous allons débattre de la dissolution de l’Ordre de l’Étoile. Beaucoup en seront ravis, et d’autres en seront plutôt attristés. Cela ne doit pas être un sujet de joie ni de tristesse, puisque c’est inévitable et je vais vous l’expliquer . Vous vous souvenez peut-être de l’histoire du diable qui descendait une rue en compagnie d’un ami. Ils voient devant eux un homme se baisser, ramasser quelque chose, le regarder et le mettre dans sa poche. L’ami dit au diable : ‘Qu’a-t-il bien pu trouver ?’. ‘Un bout de vérité’ dit le diable. ‘Très mauvais pour vous, cela’ remarque l’ami. ‘Pas du tout’ réplique le diable, ‘je vais faire en sorte qu’il l’institutionalise’.
J’affirme que la Vérité est un pays sans chemin, et qu'aucune route, aucune religion, aucune secte ne permet de l'atteindre. Tel est mon point de vue, je le maintiens de façon absolue et inconditionnelle. La Vérité étant sans limites, inconditionnée, inapprochable par quelque sentier que ce soit, ne peut pas être organisée; on ne devrait pas non plus créer d’organisation pour conduire, pousser les gens sur une certaine voie. Dès que vous avez saisi cela, vous réalisez à quel point il est impossible d'organiser une croyance. La croyance est une affaire purement individuelle, on ne peut pas, on ne doit pas l'organiser. Si on le fait, elle meurt, fossilisée; elle n'est plus qu'une croyance, une secte, une religion que l’on impose à d’autres.
C’est ce que chacun prétend faire à travers le monde. La Vérité est rapetissée, transformée en jouet pour ceux qui sont faibles, ceux dont le mécontentement n’est que momentané. La Vérité ne peut être mise à la portée de l’individu, c'est à l’individu de faire l'effort pour monter jusqu'à elle. On ne peut pas amener dans la vallée le sommet de la montagne. Si on veut l’atteindre, il faut entrer dans la vallée, puis grimper les raidillons, sans craindre les précipices dangereux. Il faut monter vers la Vérité, elle ne peut pas descendre à votre niveau ou être façonnée pour vous. Les institutions entretiennent l’intérêt pour les idées, mais elles suscitent cet intérêt de l’extérieur. L’intérêt qui ne naît pas de l’amour de la Vérité pour elle-même, l’intérêt inspiré par une institution, est sans valeur. L’institution devient un cadre auquel les membres s’adaptent confortablement. Ils ne tendent plus vers la Vérité, vers le sommet de la montagne, ils se taillent une niche commode dans laquelle ils s’installent ou se font installer par l’institution, pensant qu’elle les conduira de ce fait à la Vérité.
Voilà la première raison pour laquelle, à mon point de vue, l’Ordre de l’Étoile doit être dissous. En dépit de cela vous allez probablement fonder quelque autre ordre, ou vous continuerez à appartenir à d’autres institutions qui cherchent la Vérité.
Pour ce qui me concerne, je ne veux appartenir à aucune entreprise d'ordre spirituel, comprenez bien cela. J’utilise une entreprise qui me conduit à Londres, par exemple : c’est une toute autre sorte d’entreprise, purement mécanique, comme la poste ou le télégraphe. J’utiliserai une voiture ou un bateau pour voyager, ce sont des machines qui n’ont rien à voir avec la spiritualité. Je répète qu'aucune institution ne peut mener l'homme à la spiritualité. Si on en crée une dans cette intention, elle devient une béquille, une faiblesse, un esclavage qui mutile l'individu et l'empêche de grandir, de fonder son caractère unique, lequel consiste en sa propre découverte de la Vérité absolue et inconditionnée. C'est la seconde raison qui m’amène, puisque je me trouve être le chef de l'Ordre, à le dissoudre. Personne n’a pesé sur ma décision.
Ce n'est pas une action d’éclat; simplement je ne veux pas de disciples, j’insiste là-dessus. Dès que l’on suit quelqu'un, on cesse de suivre la Vérité. Peu m'importe que vous teniez compte de ce que je dis ou non. J'ai une chose à faire dans le monde, et je vais m'y consacrer avec une détermination inébranlable. Je ne me préoccupe que d'une seule chose, essentielle : libérer l'homme. Je veux qu’il soit libre de toutes les cages, de toutes les peurs, et non pas libre de retrouver une nouvelle religion, une nouvelle secte, de nouvelles théories ou de nouvelles philosophies.
Vous allez naturellement me demander pourquoi je parcours le monde, à parler sans cesse. Je vais vous dire pourquoi : ce n'est pas parce que je désire un auditoire, ou attirer à moi un groupe choisi de disciples élus. (Les hommes adorent se distinguer de leurs semblables, même par les différences les plus ridicules, absurdes et futiles ! Je ne veux pas encourager cette absurdité...) Je n'ai pas de disciples et pas d’apôtres, ni dans ce monde ni dans le monde de la spiritualité.
Ce n’est pas non plus le désir d’argent, ni d’une vie confortable qui me mène. Si je voulais une vie confortable, je ne participerais pas à des camps et ne vivrais pas dans un pays humide ! Je parle franchement car je veux que les choses soient établies une bonne fois pour toutes, je ne veux pas poursuivre d’année en année ces discussions puériles.
Un journaliste qui m'interviewait trouvait que dissoudre une institution composée de milliers et de milliers de membres était un geste grandiose, car, disait-il, "Que ferez-vous maintenant, comment vivrez-vous ? Vous n'aurez plus d'auditoire, on ne vous écoutera plus". S'il n’y a que cinq personnes qui veulent écouter, qui veulent vivre le visage tourné vers l'éternité, ce sera assez.
A quoi sert d’avoir des milliers d’auditeurs qui ne comprennent pas, confits dans leurs préjugés, qui refusent le neuf, ou plutôt voudraient bien convertir le neuf en quelque chose qui convienne à leur petit ‘moi’ stérile et stagnant ? Si mes paroles sont fermes, comprenez bien que ce n’est pas par manque de compassion. Si vous allez consulter un chirurgien, n’est-ce pas de la bonté de sa part de vous opérer même s’il vous fait mal ? De même, si je parle sans détour, ce n’est pas par manque d’une réelle affection, tout au contraire.
Je vous l'ai dit, je n'ai qu'un but : libérer l'homme, le presser vers la liberté, l'aider à se dégager de toutes les limitations, car cela seul lui fera atteindre la béatitude éternelle, la réalisation du soi inconditionné.
Krishnamurti durant son discours
Parce que je suis libre, inconditionné, intégral - pas une vérité partielle, pas une vérité relative, mais Vérité absolue, qui est éternelle - je désire que ceux qui cherchent à me comprendre soient libres. Pas libres de me suivre, de faire de moi une cage qui se change en religion, en secte. Mais qu'ils soient libres de toute peur : peur de la religion, peur du salut, peur de la spiritualité, peur de l'amour, peur de la mort, peur de la vie même. Un artiste peint un tableau parce qu'il trouve sa joie en peignant, parce que c’est sa façon de s’exprimer, son honneur, son bien-être : c’est ainsi que j’agis, et non parce que j’attends quoi que ce soit de qui que ce soit.
Vous êtes habitués à l’autorité, ou à l'atmosphère d'autorité qui, pensez-vous, vous conduira à la vie spirituelle. Vous croyez, vous espérez qu'un autre, par ses pouvoirs extraordinaires - par un miracle - va vous transporter dans cet univers de liberté éternelle qui est la béatitude. Toute votre conception de la vie est fondée sur cette autorité.
Voici trois ans maintenant que vous m'écoutez, sans qu'aucun changement ne se produise, sauf chez quelques-uns. Analysez maintenant ce que je dis, exercez votre sens critique, afin de pouvoir comprendre totalement, en profondeur. Lorsque vous demandez à une autorité de vous guider vers la vie spirituelle, vous êtes obligatoirement conduits à construire une organisation autour de cette autorité. Du fait même de créer cette organisation afin d’aider cette autorité à vous guider vers la spiritualité, vous vous êtes mis en cage.
Si je parle franchement, souvenez-vous que je le fais sans dureté, ni cruauté, ni par exaltation pour mon sujet, mais parce que je veux que vous compreniez ce que je suis en train de dire. Vous êtes venus pour cela et ce serait une perte de temps de ne pas exposer clairement et définitivement mon point de vue.
Pendant dix-huit ans, vous avez préparé cet événement, la venue de l’Instructeur du Monde. Pendant dix-huit ans, vous vous êtes organisés, vous avez attendu quelqu’un qui apporte une joie nouvelle dans vos cœurs et vos esprits, qui transforme complètement votre vie, qui vous donne un nouvel entendement; attendu quelqu’un qui élève votre vie à un plan supérieur, qui vous redonne courage, qui vous rende libre… Et voyez maintenant ce qui se passe !
Réfléchissez, raisonnez avec vous-mêmes et voyez en quoi cette croyance vous a rendu différents – pas la différence superficielle de porter un badge, ce qui est futile, absurde. En quoi cette croyance a-t-elle balayé toutes les choses superflues de la vie ? C’est la seule façon d’en juger : en quoi êtes-vous plus libres, plus grands, plus dangereux pour toute société fondée sur le fallacieux et l’accessoire ? En quoi les membres de cette organisation de l’Étoile sont-ils devenus différents ?
Comme je l’ai dit, vous avez tout préparé pour moi pendant dix-huit ans. Cela m’est égal que vous croyiez ou non que je suis l’Instructeur du Monde, cela importe peu. Comme membres de l’institution de l’Ordre de l’Étoile, vous avez apporté votre sympathie, mis votre énergie à reconnaître Krishnamurti comme l’Instructeur du Monde, certains pleinement - ceux qui cherchent vraiment - certains partiellement - ceux qui sont satisfaits de leurs propres demi-vérités.
Vous avez préparé pendant dix-huit ans, et regardez combien d’obstacles à votre compréhension, combien de complications, combien de futilités. Vos préjugés, vos peurs, vos autorités, vos églises anciennes et nouvelles, tout ceci, je le soutiens, fait barrage à la compréhension. Je ne peux pas être plus clair. Je ne veux pas que vous acquiesciez, je ne veux pas que vous me suiviez, je veux que vous compreniez ce que je suis en train de dire.
Il vous faut comprendre, car, loin de vous transformer, votre croyance n’a fait que vous rendre compliqués, parce que vous ne voulez pas affronter les choses telles qu’elles sont. Vous voulez vos dieux – des nouveaux dieux au lieu des anciens, de nouvelles religions au lieu des anciennes, de nouvelles structures au lieu des anciennes – toutes choses sans valeur, des obstacles, des limitations, des béquilles. À la place d’anciennes distinctions spirituelles, vous en avez de nouvelles, au lieu de vos vieilles dévotions, vous en avez des neuves. Pour votre vie spirituelle, vous dépendez de quelqu’un, pour votre bonheur, vous dépendez de quelqu’un, pour votre illumination, vous dépendez de quelqu'un. Et, bien que vous prépariez depuis dix-huit ans ma venue, quand je vous dis que toutes ces choses sont inutiles, quand je vous dis de les rejeter en bloc et de chercher en vous-même l'illumination, la splendeur, la purification et l'incorruptibilité du soi, pas un d'entre vous n'est prêt à le faire. Peut-être quelques-uns, mais peu, très peu...
Alors, à quoi bon une telle institution?
Pourquoi avoir avec moi des gens insincères et hypocrites, moi l’incarnation de la Vérité ? Je vous en prie, rappelez-vous que je ne veux être ni dur, ni méchant, mais nous sommes arrivés à un stade où il faut voir les choses en face. J’ai dit l'an dernier que je ne me prêterai pas à un compromis. Très peu alors ont écouté. Cette année, j’ai mis les choses tout à fait au clair. J'ignore combien de milliers de membres de l'Ordre à travers le monde ont préparé depuis dix-huit ans ma venue, et pourtant, aujourd’hui, ils ne veulent toujours pas écouter totalement, sans réserve, ce que je dis, alors, à quoi bon une telle institution?
Mon dessein, je le répète, est de libérer les hommes sans condition, car je soutiens que la seule spiritualité est l'incorruptibilité du soi qui est éternel, c’est l'harmonie entre la raison et l'amour. C'est la Vérité absolue, inconditionnée, qui est la Vie elle-même. Je veux donc libérer l'homme; qu'il exulte comme l'oiseau dans le ciel clair, sans poids, sans attache, extatique de cette liberté. Et moi, pour qui vous avez tout préparé pendant dix-huit ans, je vous dis maintenant de vous libérer de toutes vos complications, de vos pesanteurs. Vous n'avez pas besoin pour cela d'une organisation fondée sur une croyance spirituelle. Pourquoi former une structure pour la dizaine de personnes dans le monde qui comprennent, qui s’appliquent, qui ont mis de côté tout ce qui est insignifiant? Quant aux faibles, aucune organisation ne peut les aider à trouver la Vérité, parce que la Vérité est en chacun; elle n'est ni loin, ni près, elle est là, éternellement.
Les organisations ne peuvent pas vous rendre libres. Aucun être venu d’ailleurs ne peut le faire; fonder un culte, vous immoler à une cause ne vous libèreront pas non plus; vous regrouper en organisation, vous lancer dans les œuvres non plus. Vous utilisez une machine à écrire pour votre correspondance, mais vous ne la posez pas sur un autel pour l'adorer. Pourtant c'est bien que vous faites quand une institution devient votre premier souci. "Combien de membres ?" Voilà la première question que me posent les journalistes. "Combien de disciples ? C'est à leur nombre que nous jugerons si ce que vous dites est vrai ou faux." J'ignore leur nombre, cela ne m'intéresse pas. Comme je l’ai dit, s'il n'y avait qu'une seule personne libérée, ce serait assez.
Vous croyez que seules certaines personnes détiennent la clé du Royaume de la Béatitude. Personne ne la détient, personne n'en a l'autorité. Cette clé, c'est le soi, et c’est seulement dans le développement, la purification, et l’incorruptibilité du soi que réside le Royaume de l'Éternité.
Vous verrez alors à quel point est absurde toute la structure que vous avez édifiée, cherchant une aide extérieure, dépendant des autres pour votre réconfort, votre bonheur, votre force. Tout cela, vous ne le trouverez qu'en vous-même.?Vous n’avez donc pas besoin d’une institution.
Vous avez pris l'habitude que l'on vous dise où vous en êtes sur le plan spirituel. Comme c'est puéril ! Qui d'autre que vous peut dire si vous êtes beau ou laid intérieurement, qui d’autre peut dire si vous êtes incorruptible? Vous n’êtes pas sérieux.
Alors, quelle est la valeur d’une institution?
Mais ceux qui cherchent réellement à comprendre, à découvrir ce qui est éternel, ce qui n’a ni commencement ni fin, feront route ensemble avec une plus grande intensité, et deviendront un danger pour tout ce qui n'est pas essentiel, les chimères, les ombres. Ils se concentreront, ils deviendront la flamme, parce qu'ils auront compris. Voilà le groupe que nous devons créer, et tel est mon but. L’existence d’une vraie compréhension entraînera une vraie amitié. A cause de cette véritable amitié - sentiment que vous ne semblez pas connaître - chacun apportera sincèrement sa coopération, non pas sous la pression de l'autorité, ni pour rechercher son salut, ni en immolation à une cause, mais parce que vous comprendrez véritablement, donc vous serez capables de vivre dans l'éternel. Ceci est bien plus fort que tout plaisir, que tout sacrifice.
Voilà quelques-unes des raisons pour lesquelles, après y avoir réfléchi sérieusement pendant deux ans, j'ai pris cette décision. Je ne cède pas à une impulsion momentanée, personne ne m’y a poussé; dans ce domaine, je ne suis pas sensible aux influences. Pendant deux ans, j'ai pensé à cela, calmement, patiemment, avec grand soin, et j'ai finalement décidé de démanteler l'Ordre, puisque je me trouve être son président. Libre à vous de fonder une autre institution et d'attendre quelqu'un d'autre, cela ne me concerne pas, pas plus que de créer de nouvelles cages, de nouvelles décorations pour ces cages. Mon seul souci est de rendre les hommes libres, absolument, inconditionnellement libres. »
- Jiddu Krishnamurti, 3 août 1929
Après ce discours et jusqu'à sa mort, Krishnamurti passera le reste de sa vie à voyager partout dans le monde pour faire des conférences et répondre au questions des gens qu'il rencontre. 25 ans après son décès, ses propos restent d'une actualité criante, dans un monde post-moderne où ses idées on trouvé un terrain très fertile. Pas surprenant qu'il connaisse actuellement un gain important en popularité et que se livres se vendent partout!
Êtes-vous provoqués par l'idée que se fait Krishnamurti des insitutions religieuses? La vérité serait-elle vraiment un pays sans chemins?
Lisez les "citations de R." sur le blog de Yann-Erick. On le trouve sous le nom "élévation".
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